L’humour est souvent perçu comme un simple divertissement, un moyen de rire et de relâcher la pression.
Pourtant, ses effets vont bien au-delà du plaisir immédiat.
De nombreuses études démontrent que l’humour joue un rôle essentiel dans la gestion de la santé, tant sur le plan physique que psychologique.
Face à la maladie, qu’elle soit aiguë ou chronique, l’humour peut devenir un allié PUISSANT dans sa gestion.
Savez-vous qu’il est conseillé de rire entre 10 et 15 minutes par jour ?
Oui ! Le rire est tout aussi vital pour notre bien-être qu’une activité physique régulière ou une alimentation saine.
Alors, profitez-en pleinement et sans modération !
On estime qu’un adulte rit en moyenne 17 fois par jour, tandis qu’un enfant éclate de rire environ 300 fois !
Avec le temps, notre inclination naturelle au rire s’atténue souvent (en grande partie à cause du stress, des préoccupations, du rythme effréné de la vie quotidienne…). [1]
Et si nous remettions le rire et l’humour au cœur de notre quotidien ?
Les bienfaits de l’humour dans la gestion de la santé et de la maladie
L’impact de l’humour sur le corps
Lorsque nous rions, notre corps libère des endorphines, ces hormones du bien-être qui procurent une sensation de bonheur et de soulagement de la douleur.
En même temps, le niveau de cortisol, l’hormone du stress, diminue. Cela permet de détendre les muscles tendus, d’abaisser la pression artérielle, et de réduire le rythme cardiaque, créant ainsi un véritable moment de relaxation pour tout l’organisme.
Le rire profond, qui vient du ventre, induit une relaxation musculaire. Pendant que vous riez, les muscles non sollicités se relâchent, et une fois que le rire s’arrête, ceux qui ont été impliqués se détendent à leur tour.
Des études cliniques réalisées par Lee Berk de l’université de Loma Linda ont révélé que le rire stimule le système immunitaire en augmentant la production d’anticorps qui luttent contre les infections. [2]
Les personnes qui rient de bon cœur de manière régulière présentent une pression artérielle plus basse que la moyenne. En effet, bien que la tension artérielle augmente initialement pendant le rire, elle finit par chuter, atteignant des niveaux inférieurs à la normale.
En intégrant le rire dans votre quotidien, vous pourriez même diminuer, à long terme, vos risques de développer des maladies cardiovasculaires, y compris les crises cardiaques.
Une aide psychologique face à la douleur et à la maladie
L’humour améliore notre qualité de vie. Le rire stimule les mécanismes qui renforcent notre envie de vivre.
Il nous permet de savourer des moments de joie, de libérer les tensions, et d’éprouver un profond sentiment de bien-être.
Le rire renforce également l’estime de soi et favorise la résilience.
L’humour augmente le bien-être émotionnel en :
- Boostant la pensée positive, l’optimisme et le sentiment de contrôle
- Réduisant les pensées négatives, la perception du stress, la dépression, l’anxiété et les niveaux de stress. [3]
Le rire active les deux hémisphères du cerveau, facilitant ainsi l’apprentissage. Il relâche les tensions musculaires et apaise le stress mental, gardant l’esprit vif, favorisant ainsi une meilleure rétention des informations.
Outre ses bienfaits physiques, l’humour joue un rôle fondamental dans la gestion psychologique de la maladie :
Se battre contre une pathologie peut générer des sentiments d’anxiété, de peur, voire de dépression. Le rire, en apportant de la légèreté, aide les patients à se distancer des difficultés qu’ils traversent, même si ce n’est que temporairement.
L’humour peut également modifier la perception de la douleur. Les patients (atteints de maladies chroniques ou qui subissent des traitements douloureux) exposés à des vidéos comiques ou à des histoires humoristiques, déclarent ressentir moins de douleur par rapport à ceux qui ne bénéficient pas de ce type de distraction.
En focalisant l’attention sur des émotions positives, l’humour crée un espace de répit mental, permettant aux patients de mieux tolérer les traitements et les inconforts liés à leur état de santé.
De plus, rire augmente la tolérance à la douleur (et celle-ci est encore présente 20 minutes après avoir cessé de rire). [4]
L’humour nous aide aussi à affronter des images choquantes en nous permettant de réinterpréter les situations de manière plus positive.
Lorsqu’on vit des expériences effrayantes, sensibles, embarrassantes ou taboues, dans lesquelles nous nous sentons impuissants, le fait d’en parler permet de :
- Minimiser leur impact psychologique
- Réduire le sentiment d’isolement
- Renforcer la cohésion et le soutien au sein de la communauté. [5]
L’humour comme outil d’autonomisation
L’humour a également le pouvoir de redonner un sentiment de contrôle aux patients.
En riant de situations difficiles ou absurdes, les personnes malades peuvent transformer leurs peurs en quelque chose de plus gérable.
Cela leur permet de se réapproprier leur expérience de la maladie, en ne se définissant pas uniquement par leur souffrance, mais en trouvant des moments pour s’évader, même brièvement.
Des bienfaits qui s’étendent aux proches
Enfin, le rôle de l’humour ne se limite pas aux patients. Les familles et les proches, qui sont souvent les premiers soutiens des personnes malades, bénéficient aussi des effets positifs du rire.
Vivre aux côtés de quelqu’un qui souffre est éprouvant. L’humour peut devenir une soupape de sécurité, permettant de relâcher la tension et de renforcer les liens affectifs.
Le rôle des professionnels de santé
La maladie et l’hospitalisation (encore plus chez les enfants) provoquent un stress pouvant nuire à l’efficacité d’un traitement (qu’il soit ponctuel ou à long terme).
Heureusement, les professionnels de santé intègrent de plus en plus l’humour dans leur pratique.
Celui-ci s’est révélé bénéfique pour réduire les niveaux de stress et de cortisol chez les enfants hospitalisés. [6]
Les clowns hospitaliers, par exemple, ne sont pas là uniquement pour amuser les enfants : ils créent un climat de confiance, atténuent les peurs et rendent l’hôpital moins intimidant.
Le rire partagé entre un soignant et un patient établit un lien humain fort, renforçant l’alliance thérapeutique et aidant à briser la glace dans des moments parfois tendus.
Cependant, il est essentiel que cet usage de l’humour soit adapté. Chaque patient est unique, et ce qui peut faire sourire l’un peut ne pas convenir à un autre. L’écoute, l’empathie et le respect du vécu de chaque individu doivent toujours primer.
Comment développer votre sens de l'humour ?
- Exposez-vous davantage à des comédies, des spectacles humoristiques, des livres de blagues, des clubs de stand-up…
- Passez du temps avec des amis qui ont le sens de l’humour.
- Lorsque vous entendez une blague qui vous fait vraiment rire, notez-la ou partagez-la avec quelqu’un.
- N’oubliez pas de cultiver le plaisir dans votre quotidien.
- Inspirez-vous des nourrissons et des jeunes enfants pour redécouvrir le plaisir et l’amusement dans les choses simples du quotidien.
- Accordez-vous chaque jour une pause humoristique de 5 à 10 minutes : lisez des blagues, remplissez un carnet d’humour, ou écoutez des podcasts ou des enregistrements comiques.
- Entourez-vous de personnes qui vous aident à voir le côté positif des choses, et limitez votre contact avec celles qui sont négatives.
- Évitez les discussions, les informations ou les divertissements qui vous causent de la peur, de la tristesse, ou qui affectent votre bonheur.
- Pratiquer le yoga du rire.
Le rôle de l'humour dans la gestion de la santé et de la maladie : ce que vous devez retenir
L’humour, loin d’être anodin, est un véritable complément aux traitements médicaux.
S’il ne peut pas guérir à lui seul, il joue un rôle indéniable dans le mieux-être des patients et de leur entourage.
Apprendre à intégrer le rire dans son quotidien, même dans les moments difficiles, pourrait être une clé précieuse pour vivre la maladie avec un peu plus de douceur.
Alors, pourquoi ne pas inviter un peu plus de légèreté dans nos vies et découvrir, un sourire à la fois, tout le pouvoir de l’humour ?
Partagez-nous une blague ou une anecdote drôle dans les commentaires !
Juliette Richard
Éditrice en chef
Studio Diva Yoga
[1] “Connecting Laughter, Humor, and Good Health” par Carol Whipple (University of Kentucky), 2018 lien
[2] “Laughter: A fool-proof prescription” par Janelle Ringer, 2019. lien
[3] “Promoting emotional well-being through the use of humour” par A. Crawford and N. Caltabiano, 2011. lien
[4] “Laughing away pain” par Dr. Ian Mason, 2013. lien
[5] “Laughing at cancer: Humour, empowerment, solidarity and coping online” par Zsófia Demjén, 2016. lien
[6] “Effects of a Humor Therapy Program on Stress Levels in Pediatric Inpatients” par Julio C Sánchez, Luis F Echeverri, Manuel J Londoño, Sergio A Ochoa, Andrés F Quiroz, César R Romero, Joaquín O Ruiz, 2016. lien
